Témoignages
Témoignages
Le CFPB diffuse des cursus en Algérie depuis plus de 40 ans, notamment l’ITB, relancé en 2005. Lors des Grands Oraux ITB 2017, nous avons demandé à cinq de nos intervenants leur avis sur les apprenants d’aujourd’hui, sur l’évolution des rapports qu’ils entretenaient avec eux et sur les techniques pédagogiques mises en œuvre pour capter leur attention.
Ramdane YAHIA-CHERIF |
Le niveau général de formation initiale a baissé en Algérie ; les stagiaires ne préparent pas leurs cours ou très peu ; ils sont pour la plupart dans une logique de « consommateur de formation » et non d’ « acteur de leur formation ». Cette posture découle d’un formatage depuis l’enfance à un « savoir descendant » jusque dans les cursus universitaires.
Par ailleurs, le secteur bancaire étant majoritairement public en Algérie, les défis concurrentiels sont parfois minorés, ce qui n’attise pas forcément la motivation d’utiliser le tremplin de la formation pour booster sa carrière.
Les supports pédagogiques du CFPB sont très riches, voire trop riches. Leur allègement contribuerait peut-être à inciter les stagiaires à les étudier plus…
Nous avons donc besoin de temps et le nombre des journées de cours prévu dans les calendriers est insuffisant.
Le formateur est sans cesse confronté au dilemme : dois-je avancer comme si les stagiaires avaient préparé les séances ou dois-je compenser ce qu’ils n’ont pas fait ?
Ali TEIBI |
Enseignant l’environnement réglementaire depuis une dizaine d’années, je constate un niveau de préparation des cours qui reste moyen.
Les stagiaires ont à absorber beaucoup d’informations, tout en maintenant leurs activités professionnelles ; c’est un défi pour certains.
La sélectivité s’est améliorée même dans les banques publiques et c’est une bonne chose.
Les outils du Campus numérique tels que la Revue de presse sont très intéressants ; les possibilités de création de groupes d’échanges le sont aussi. Les stagiaires ont tendance à s’épauler par établissement d’origine ; certains groupes créent un site pour échanger. Pour ma part, je leur fournis systématiquement mon adresse mail et réponds par ce biais à leurs questions même en dehors des cours.
Abdelhakim DJEFFAL |
J’anime des cours ITB depuis de nombreuses années dans toutes les matières sauf les marchés de capitaux et l’économie.
Ma relation avec les stagiaires est celle d’un « grand frère » ; la parole est ouverte, la convivialité est forte pendant les cours. Je parle peu, je suis dans l’écoute.
Le style adopté est très opérationnel ; j’essaie de tirer profit de ce qui fait partie de l’ADN « avoir envie d’être premier » pour lancer des débats individuels ou en ateliers ; et la correction par les pairs est instaurée. Ma position est alors celle de l’arbitre.
Cette approche que j’ai, de façon un peu guerrière, appelée la « méthode des duels » semble faciliter la stimulation des stagiaires. Cela est nécessaire car, globalement, ils sont obnubilés par l’examen et leur capacité de réflexion et d’ouverture est en baisse ; il faut trouver des artifices pour les obliger à réfléchir.
La Revue de presse sur le Campus numérique est un outil intéressant ainsi que l’accès à la Revue Banque. Je pense également que la possibilité de créer des groupes d’échanges transversaux peut être une opportunité.
Mansour BACHSAIS |
La formation ITB est très sérieuse et apporte beaucoup aux stagiaires.
Cependant certaines difficultés sont difficiles à surmonter pour eux ; ils sont habitués depuis toujours à des cours magistraux et à quelques travaux dirigés ; ils sont mal à l’aise avec l’auto-apprentissage et la préparation avant les cours. C’est vraiment une approche qui est nouvelle pour eux ; de plus, il est incontestable que l’incidence de la maîtrise du français est forte.
Se former et travailler en même temps, réussir la contextualisation implicite de ce qui est appris représentent beaucoup de choses à intégrer en même temps.
Pour les accompagner il nous faudrait plus de temps : un jour en plus ?
Zahia ZERFA |
Les cadres bancaires algériens qui suivent les cursus du CFPB sont en général bien conscients que la formation demande des efforts importants afin de la réussir. Néanmoins, les apprenants sont de deux types :
Les apprenants actifs qui comprennent l’opportunité de suivre la formation CFPB et suivent les préconisations de préparation et d’interactivité ; les apprenants passifs qui écoutent et accumulent les informations en vue uniquement de la réussite à l’examen. Au démarrage d’une formation, je rappelle systématiquement le rôle des apprenants comme acteurs de leur formation. Bien évidement la motivation du groupe doit être maintenue pendant toute la journée :
Le formateur joue beaucoup plus le rôle du coach que le rôle d’un enseignant traditionnel dans le sens où il accompagne les stagiaires durant tout leur cursus et parfois même après.
Les apprenants sont de plus en plus en contact à travers les campus et les différents moyens de communication (médias sociaux, mail, sessions de discussions, forums..). La dimension participative de la formation s’accentue.
L’utilisation du numérique et des nouvelles technologies a sans aucun doute un impact important sur la tâche de l’animateur car ils rendent les présentations plus attractives et plus concrètes.
Le Campus numérique du CFPB est pour moi un moyen de formation, d’information et de contact, un outil efficace qui remplit son rôle.
Athmane MALEK
Directeur général de l’IFB aux côtés de René DESBIOLLES (CFPB)
Ilhem ZEHARAOUI, directrice Finances, Administration et Moyens
et Abdelghani KHEBAB, directeur des Formations diplômantes
Farid BENDAMARDJI, directeur Ingénierie pédagogique
Merci à l’IFB (Institut de Formation Bancaire algérien), son équipe dirigeante et ses collaborateurs pour la riche collaboration avec le CFPB dans le cadre de notre partenariat.